Någonstans tillhör jag [Feat. Finlande]

Någonstans tillhör jag

feat. Finlande

Perhaps home is not a place but simply an irrevocable condition.

Berwald ne savait plus où il allait. Le monde lui semblait distant, bien loin de ce qu'il connaissait, et il était aveuglé, se noyant dans un océan inconnu.

Tout était blanc, lumineux. Il se tenait difficilement aux murs en avançant dans un brouillard éblouissant. Perdu, désorienté, le cœur battant et les sens à vif, il haletait et se tenait régulièrement le front. Sa main s'en décollait rougie de sang. Tout autour de lui semblait se fondre en un brouhaha d'images et de sons étrangers, comme une pellicule de film abîmée.

Lentement, il se laissa glisser jusqu'en bas du mur et tenta désespérément de prendre une bouffée d'air salvatrice, mais c'était comme si ce qui entrait dans ses poumons n'alimentait pas son corps en oxygène. Il ne sentait pas le froid et l'humidité des briques dans son dos, ni le sang qui gouttait sur son visage, ni la lourdeur de son manteau sur ses épaules.

Il avait l'impression que sa peau était à la fois mordue par le froid et dévorée par une chaleur insoutenable, comme si son sang était en feu et battait dans ses veines avec une force dévastatrice. Il avait l'air hagard, ses lunettes avaient disparu et il ne semblait pas en mesure de fixer son attention sur quoi que ce soit.

Les passants s'écartaient, changeaient de trottoir, le jaugeaient d'un œil méfiant. À Londres, la pitié peu coûter cher. Il n'aurait d'ailleurs pas voulu qu'on le voit publiquement dans cet état mais il n'était pas en mesure de prendre conscience de sa situation.

Lentement, il leva les yeux, et dans ce flot d'images, la silhouette du Palais Impérial lui apparut l'espace d'un bref instant. Ce fut comme si on lui assénait un coup non pas sur la tête mais à l'intérieur. Comme si son âme se languissait d'un membre arraché. La sensation était atroce, tellement atroce qu'il ne put émettre un seul son.

Puis soudain, cela s'arrêta, et tout devint clair.

© Kaamee